jeudi 19 mars 2020

SOCIETE: BINGERVILLE/ UN LITIGE FONCIER OPPOSE LE VILLAGE ACHOKOI PALMERAIE (EX-AGOUAPI) ET LA FAMILLE ALLOKO D’ADJAMÉ- BINGERVILLE

 

Depuis quelques temps, un conflit foncier oppose tout un village (Achokoi) et la famille ALLOKO sur une parcelle de 40 hectares de terrain situé à Agouapi devenu Achokoi Palmeraie (Bingerville). Pour comprendre ce litige, nous sommes allés à la rencontre des deux parties.

La famille ALLOKO représentée par Dame Rébecca BLAFON que nous avons rencontrée nous explique que cette affaire étant allée trop loin, alors elle a été chargée par la famille de ne plus trop parler. Selon elle, ses propos ont été déformés lors d’une rencontre dans cette affaire. On l’aurait accusée d’avoir insulté le Maire de la commune de Bingerville, également le chef de l’État Alassane OUATTARA et qu’elle serait d’un parti de l’opposition. Pour cette raison, elle a souhaité qu’on s’en remette à Monsieur AYAKÉ Germain adjoint au Maire de Bingerville en charge du foncier dans cette commune.

Monsieur AYAKÉ Germain que nous avons rencontré explique que le village Achokoi est installé dans cette localité depuis des années par le biais du village Adjamé-Bingerville, et leur a octroyé la forêt pour la cultiver ensuite nourrir leurs familles en faisant les choses en parfait accord avec le village Ebrié qui l’a installé. Mais avant toute chose, le village Achokoi devrait prendre attache avec Adjamé-Bingerville pour décider de la distribution des terres car les Lokomans ou la famille ALLOKO est propriétaire terrien. La chefferie traditionnelle Achokoi avec qui nous avons échangé en  présence de son chef Adam KOUASSI, son chef adjoint et chef résident  ALLOU Atsé, son conseiller Atsin ADOUBI et de son griot ATSIN Atcho qui a tour de rôles se sont expliqué en ces termes : « Nos grands-parents sont arrivés ici depuis 1900, installés par le village Adjamé-Bingerville avec lequel, un accord a été établi et la forêt leur a été octroyée.

Depuis toutes ces années les deux communautés vivaient en parfaite harmonie lorsqu’en 2016, le gouvernement vient détruire nos plantations d’hévéa, de palmier à huile et de cultures vivrières sans être prévenus et même dédommagés ainsi que celles des villages d’Adjamé-Bingerville et de Sebyao. Cela a provoqué un soulèvement des trois villages que sont  Achokoi, Sebyao et Adjamé-Bingerville avec lesquels nous faisons frontières », note-t-il.

Avant de poursuivre : « En 2017, nous nous sommes mis ensemble et avons pris un avocat pour  traduire l’État de Côte d’Ivoire en justice. Procès que nous avons gagné dont nous  avons copie de la décision de justice.  Sur les 400 hectares dont possède les trois villages, 120 hectares sont revenus au village d’Achokoi dans la redistribution approuvée par l’État de Côte d’Ivoire, le reste partagé entre les villages Adjamé-Bingerville et Sebyao. Nous avons contacté une structure pour le lotissement de 80 hectares que nous avons distribués à différentes familles d’Achokoi. Lorsque nous avons contacté une autre structure pour le lotissement des 40 hectares restants, nous apprenons par cette structure qu’une famille (ALLOKO) d’Adjamé-Bingerville s’oppose au déroulement des travaux », explique-t-il. La famille ALLOKO que nous avons approchée pour en savoir davantage nous dit être propriétaire des 40 hectares. « Mais comment et où était cette famille lorsque les plaignants s’opposaient à l’État de Côte d’Ivoire ?

 

La question reste posée jusqu’à présent. Nous sommes allés voir le chef du village d’Adjamé-Bingerville d’où est originaire cette famille qui la convoque pour mettre cette affaire au claire, la famille ALLOKO refuse de répondre à l’appel car pour elle le chef du village d’Adjamé-Bingerville, dans une rencontre précédente avait donné raison au village Achokoi, pareil pour le Ministère de la construction, de l’urbanisme et de l’habitat. La famille ALLOKO a donc payé de nombreux jeunes gens pour nous attaquer, nous nous sommes défendus farouchement pour nos terres c’est ainsi la gendarmerie est intervenue et a arrêté leur chef de famille qui a été relaxé après », explique encore la chefferie.

Nous attendons les autorités compétentes pour nous situer.

 

Dans notre entretien avec le chargé du foncier de la commune de Bingerville  AYAKÉ Germain à qui nous avons posé la question de savoir comment il comptait régler cette affaire, soit selon le découpage traditionnel ou administratif, il nous a fait comprendre que les choses se feront dans les deux sens. Nous serons donc situés dans les jours à venir.


















Réalisé par JPS


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Consultations Nationales : La Société Civile Au Cœur De L’Examen National Volontaire (ENV)

 L’Initiative de la Société Civile pour les Objectifs du Développement Durable (ISCODD-CI) a organisé un atelier le lundi 23 novembre 2020 a...