Depuis
quelques temps, un conflit foncier oppose tout un village (Achokoi) et la
famille ALLOKO sur une parcelle de 40 hectares de terrain situé à
Agouapi devenu Achokoi Palmeraie (Bingerville). Pour comprendre ce litige, nous
sommes allés à la rencontre des deux parties.
La famille ALLOKO représentée par Dame Rébecca BLAFON que nous avons rencontrée nous explique que cette affaire étant allée trop loin, alors elle a été chargée par la famille de ne plus trop parler. Selon elle, ses propos ont été déformés lors d’une rencontre dans cette affaire. On l’aurait accusée d’avoir insulté le Maire de la commune de Bingerville, également le chef de l’État Alassane OUATTARA et qu’elle serait d’un parti de l’opposition. Pour cette raison, elle a souhaité qu’on s’en remette à Monsieur AYAKÉ Germain adjoint au Maire de Bingerville en charge du foncier dans cette commune.
Monsieur AYAKÉ Germain que nous avons rencontré explique que le village Achokoi est installé dans cette localité depuis des années par le biais du village Adjamé-Bingerville, et leur a octroyé la forêt pour la cultiver ensuite nourrir leurs familles en faisant les choses en parfait accord avec le village Ebrié qui l’a installé. Mais avant toute chose, le village Achokoi devrait prendre attache avec Adjamé-Bingerville pour décider de la distribution des terres car les Lokomans ou la famille ALLOKO est propriétaire terrien. La chefferie traditionnelle Achokoi avec qui nous avons échangé en présence de son chef Adam KOUASSI, son chef adjoint et chef résident ALLOU Atsé, son conseiller Atsin ADOUBI et de son griot ATSIN Atcho qui a tour de rôles se sont expliqué en ces termes : « Nos grands-parents sont arrivés ici depuis 1900, installés par le village Adjamé-Bingerville avec lequel, un accord a été établi et la forêt leur a été octroyée.
Depuis toutes ces années les deux communautés vivaient en parfaite harmonie lorsqu’en 2016, le gouvernement vient détruire nos plantations d’hévéa, de palmier à huile et de cultures vivrières sans être prévenus et même dédommagés ainsi que celles des villages d’Adjamé-Bingerville et de Sebyao. Cela a provoqué un soulèvement des trois villages que sont Achokoi, Sebyao et Adjamé-Bingerville avec lesquels nous faisons frontières », note-t-il.
Avant de poursuivre : « En 2017, nous nous sommes mis
ensemble et avons pris un avocat pour
traduire l’État de Côte d’Ivoire en justice. Procès que nous avons gagné
dont nous avons copie de la décision de
justice. Sur les 400 hectares dont
possède les trois villages, 120 hectares sont revenus au village d’Achokoi dans
la redistribution approuvée par l’État de Côte d’Ivoire, le reste partagé entre
les villages Adjamé-Bingerville et Sebyao. Nous avons contacté une structure pour
le lotissement de 80 hectares que nous avons distribués à différentes familles
d’Achokoi. Lorsque nous avons contacté une autre structure pour le lotissement
des 40 hectares restants, nous apprenons par cette structure qu’une famille (ALLOKO)
d’Adjamé-Bingerville s’oppose au déroulement des travaux », explique-t-il. La
famille ALLOKO que nous avons approchée pour en savoir davantage nous
dit être propriétaire des 40 hectares. « Mais comment et où était cette famille
lorsque les plaignants s’opposaient à l’État de Côte d’Ivoire ?
La question reste posée jusqu’à
présent. Nous sommes allés voir le chef du village d’Adjamé-Bingerville d’où
est originaire cette famille qui la convoque pour mettre cette affaire au claire,
la famille ALLOKO refuse de répondre à l’appel car pour elle le chef du
village d’Adjamé-Bingerville, dans une rencontre précédente avait donné raison
au village Achokoi, pareil pour le Ministère de la construction, de l’urbanisme
et de l’habitat. La famille ALLOKO a donc payé de nombreux jeunes gens
pour nous attaquer, nous nous sommes défendus farouchement pour nos terres
c’est ainsi la gendarmerie est intervenue et a arrêté leur chef de famille qui
a été relaxé après », explique encore la chefferie.
Nous attendons les autorités compétentes pour nous
situer.
Dans notre
entretien avec le chargé du foncier de la commune de Bingerville AYAKÉ Germain à qui nous avons posé la
question de savoir comment il comptait régler cette affaire, soit selon le
découpage traditionnel ou administratif, il nous a fait comprendre que les
choses se feront dans les deux sens. Nous serons donc situés dans les jours à
venir.
Réalisé par JPS
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